Aujourd’hui, il existe déjà des centaines de zones à faibles émissions dans le monde. Si beaucoup d’entre elles ont été créées il y a quelques années, leur nombre ne cesse d’augmenter face à l’urgence climatique et à une forte pollution de l’air. Mais quels sont les effets des zones à faibles émissions sur la mobilité, les personnes et la qualité de l’air ?
Qu’est-ce qu’une zone à faibles émissions (ZFE) ?
Une zone à faibles émissions est une zone – généralement située dans un environnement urbain – où les véhicules polluants sont interdits à la circulation ou fortement restreints. Cette mesure fixée par les autorités locales vise à réduire la pollution atmosphérique et à encourager l’utilisation de modes de mobilité active comme le vélo ou la marche à pied.
Les véhicules ne respectant pas les restrictions d’une zone à faibles émissions sont généralement sanctionnés par une amende.
Les différents types de ZFE
Les zones à faibles émissions peuvent varier en fonction des types de véhicules qu’elles visent à éloigner ou des jours de la semaine (par exemple les zones Paris Respire le dimanche).
Voici les différences entre plusieurs types de zones – qui peuvent souvent prêter à confusion :
- Zones à faibles émissions (ZFE) : zone limitant la circulation de certains véhicules polluants.
- Zone à très faibles émissions : Une forme plus stricte du ZFE qui a été introduite dans le centre de Londres en 2019.
- Zone à zéro émission : Une zone qui n’autorise que la circulation des véhicules à émissions nulles, par exemple les véhicules électriques ou hydrogènes.
Où sont situées les zones à faibles émissions ?
La première zone à faibles émissions a été lancé en Suède en 1996. Depuis, des centaines de ZFE ont vu le jour dans le monde entier. Selon un décompte en 2019, l’Europe compte environ 250 zones à faibles émissions, qui diffèrent par leurs normes.
Les zones à faibles émissions sont généralement établies dans des zones sensibles – où de nombreuses personnes sont affectées par la pollution ou dont les niveaux de pollution dépassent certains seuils. Ces zones sensibles sont souvent des zones urbaines à forte concentration de population, de lieux de travail, de commerces et de loisirs.
“Les centres-villes anciens et traditionnels, avec des rues étroites et une ventilation limitée, ont tendance à présenter des valeurs de pollution très élevées. C’est pourquoi les zones à faibles émissions sont généralement déployées dans les centres-villes”, explique le Dr Uwe Reiter, expert en qualité de l’air chez PTV Group.
L’impact des ZFE dans les villes
Les zones à faibles émissions contribuent avant tout à l’amélioration de la qualité de l’air. De nombreuses recherches ont montré que ces zones ont un effet positif dans de nombreuses villes. À Londres, par exemple, on a constaté une réduction significative des émissions de NO2 (Dioxyde d’azote) et de CO2 (Dioxyde de carbone). En Allemagne, une étude a montré que ces polluants et d’autres ont également été réduits dans les ZFE.
Avec le déploiement de ces zones, de nombreuses personnes ont fait le choix de remplacer leurs véhicules par des véhicules moins polluants, à savoir ceux répondant à des normes d’émissions plus strictes. Des recherches ont montré une forte corrélation entre l’augmentation de la rotation du parc automobile anglais et l’introduction des zones à faibles émissions.
Les ZFE ont également une incidence sur les habitudes de mobilité. Elles influencent le choix de la destination des personnes vivant en dehors de la zone, ainsi que le choix du mode de mobilité”, explique M. Reiter.
Il ajoute “qu’une zone à faibles émissions peut avoir un effet positif sur le changement de comportement de mobilité des personnes en les encourageant à adopter un moyen de transport plus respectueux de l’environnement.”
À long terme, les ZFE peuvent influer sur le lieu de résidence des personnes, car certains ne voudront peut-être pas vivre dans des zones où l’accès à leur propre voiture est limité. Néanmoins, d’autres pourraient s’installer dans ces zones exactement pour cette raison – parce qu’ils cherchent à vivre dans une zone sans voiture.
Dans la plupart des cas, les zones à faibles émissions n’ont pas d’incidence sur le nombre total de véhicules qui y circulent. Une exception notable est la ville italienne de Milan, où la mise en œuvre des zones à faibles émissions a été combinée avec un péage urbain.
Une attention particulière doit être portée sur les entreprises de logistique, dont les opérations et les flottes sont affectées par les zones à faibles émissions. Ces entreprises doivent affecter des camions moins polluants aux itinéraires qui traversent ces zones, voire acheter de nouveaux véhicules conformes aux normes. De nombreuses entreprises de logistique se tournent désormais vers des logiciels de planification des itinéraires qui peuvent prendre en compte ces restrictions et adapter les itinéraires en conséquence.
Comment créer une zone à faibles émissions dans votre ville
Avant de transformer une zone en ZFE, les villes doivent faire des simulations et des modélisations détaillées des changements à mettre en œuvre. Des solutions logicielles de modélisation et de simulation peuvent aider les planificateurs dans ce processus complexe.
Les logiciels qui simulent un réseau routier entier à un niveau macroscopique – comme PTV Visum – peuvent donner aux planificateurs une bonne idée de l’impact d’une zone à faibles émissions.
“Cela permet aux planificateurs de déterminer l’emplacement et la taille de la zone à faibles émissions, d’identifier si les effets souhaités peuvent être atteints ou s’il y a des effets indésirables tels que des trajets plus longs ou des embouteillages qui entraînent davantage de pollution dans la région”.