Tout le monde s’accorde à dire que nous devons réduire considérablement les émissions de CO2 pour la survie de notre planète. Le passage aux véhicules électriques est souvent considéré comme un pas important pour y parvenir mais le renforcement des transports publics et le développement des infrastructures pour vélos pourraient être une solution encore plus intéressante.
Selon une étude de l’université d’Oxford, le fait de préférer le vélo à la voiture pour un seul déplacement par jour pourrait réduire de 67 % les émissions dues aux transports d’une personne. En Allemagne, les experts estiment qu’environ 30 % des déplacements en voiture pourraient être effectués à vélo.
La combinaison du vélo et des transports publics permet de couvrir de longues distances et offre donc un grand potentiel pour les déplacements durables. Ainsi, il est important de développer les bonnes infrastructures.
À quoi ressemble une bonne infrastructure cyclable ?
Une infrastructure cyclable pratique et sûre encourage les usagers à enfourcher leur vélo. En 2020, le nombre de cyclistes a augmenté de 48 % dans les villes qui ont ajouté des pistes cyclables temporaires. Un bon réseau, avec des itinéraires cyclables directs et continus, permet aux cyclistes de se déplacer rapidement, confortablement et tout en sécurité.
Une bonne infrastructure impacte considérablement le choix du mode de transport. Prenons l’exemple des Pays-Bas. La pratique du vélo y est fortement encouragée depuis des décennies. Les Néerlandais ont construit un vaste réseau de pistes cyclables et de voies rapides cyclables. Ces voies sont larges, clairement délimitées et souvent complètement séparées du trafic motorisé et cela porte ses fruits ! Près d’un quart de la population néerlandaise fait du vélo tous les jours.
De bonnes pistes cyclables mais pas que … !
Un autre aspect important que les néerlandais ont bien pris en compte : Le stationnement des vélos. Lors de la construction des nouveaux quartiers résidentiels, le stationnement des vélos fait partie intégrante de l’aménagement urbain. De même, les gares ferroviaires offrent de grands parkings à vélos. Le plus grand parking à vélo au monde se trouve à Utrecht avec 12 500 places de stationnement entièrement réservées aux cyclistes. Environ la moitié des passagers des trains aux Pays-Bas utilisent leur vélo pour se rendre à la gare et en revenir.
Annette Kindl, experte en trafic cycliste au sein de l’équipe de recherche PTV Group, explique : « Le vélo plus le train devient un modèle attractif s’il existe une bonne liaison cycliste vers et depuis la gare. Le deuxième aspect important est le stationnement. Les parkings à vélos de la gare doivent être facilement accessibles, sûrs et protégés des intempéries. »
Les personnes qui utilisent leur vélo tous les jours n’ont généralement pas envie de l’attacher à un lampadaire. Ils ne veulent pas non plus avoir à marcher jusqu’au parking à vélos situé à l’autre bout de la gare. Des infrastructures cyclables sûres et facilement accessibles sont une condition indispensable pour que le vélo devienne un moyen de transport quotidien.
Dans une étude commandée par le gouvernement allemand en 2019, l’experte de chez PTV a examiné l’état des stationnement vélos dans les gares allemandes. « Les recherches ont abouti à une estimation d’un besoin de 1,5 million de places de stationnement vélos dans les gares d’ici 2030, dont un million dans les 1 000 gares les plus fréquentées. »
Intégrer le stationnement des vélos dans le réseau cyclable
À la suite de cette étude, un nouveau centre d’information appelé « Bicycle Parking at Train Stations » a été créé en Allemagne. Il a pour but d’aider les villes et les municipalités à développer une infrastructure cyclable attrayante avec des installations modernes de stationnement vélos.
C’est là qu’intervient l’expertise de PTV Group en matière de planification du trafic. Annette Kindl explique : « Dans ce projet, nous analysons les aspects clés de l’intégration des gares et des parkings vélos dans le réseau cyclable local et régional. Nous nous en servons ensuite pour créer des simulations fiables et pertinentes. »
L’experte conclut : « Si la bonne stratégie est appliquée, le vélo et le train peuvent constituer une très bonne alternative aux voitures électriques. »