Depuis quelques années, on observe une augmentation de la population vivant dans les grandes métropoles comme Paris. Les Nations unies estiment que d’ici 2050, deux tiers de la population mondiale vivront dans ces métropoles. Cette évolution poussera les modes de transport actuels à leurs limites et posera de nouveaux défis aux planificateurs des villes et des transports. Les innovations disruptives, telles que les taxis volants autonomes, peuvent-elles offrir de nouvelles solutions à ces défis ?

Comme leur nom l’indique, lestaxis volants également appelés avions à décollage et atterrissage verticaux (VTOL), peuvent décoller, se mettre en vol stationnaire et atterrir verticalement. L’idée que ce type de taxi pourrait devenir une alternative fiable et plus rapide que les services traditionnels de transport terrestre a suscité beaucoup d’intérêt ces dernières années. Peuvent-ils sérieusement faire partie des moyens de transport du futur ?

Un service de taxi aérien pourrait être proposé à la demande avec un réseau de plateformes d’atterrissage, semblables aux stations de téléphériques, où les passagers embarqueraient ou débarqueraient. Les taxis aériens peuvent fonctionner indépendamment des réseaux routiers, et donc des embouteillages, ce qui permet de calculer avec précision leur heure d’arrivée. Leur utilisation est donc particulièrement prometteuse pour une mobilité plus rapide et plus efficace.

En coopération avec Volocopter, la société allemande Fraport AG de Francfort étudie les moyens de mettre prochainement à disposition de clients un service de taxis volants . En raison des coûts de production élevés, le service ne sera pas adapté au moins dans un premier temps au marché de masse. Cependant, à mesure que le nombre d’utilisateurs augmentera, la production suivra, rendant chaque voyage inévitablement moins cher.

L’acceptation sociale des taxis volants

Mais les services de taxis aériens amélioreraient-ils l’accessibilité aux zones urbaines ? Et quelle serait l’ampleur de la demande ?

Entre 2011 et 2014, le projet de recherche européen myCopter a étudié l’acceptation des taxis volants dans les villes d’Angleterre, d’Allemagne et de Suisse. Alors que les habitants de Liverpool étaient ravis à l’idée de ne plus être coincés dans la circulation, les Suisses de Zurich ont réagi avec plus de réserve. Dans la ville allemande de Tübingen, les gens craignaient même que les taxis aériens ne portent atteinte à leur vie privée. Toutefois, une solution à ce problème consisterait à créer des couloirs aériens spécialement réservés pour ces taxis, par exemple au-dessus des autoroutes. Même si la circulation y est déjà très dense, afin de réduire les perturbations des zones résidentielles.

La sécurité des taxis volants est une autre grande préoccupation. Le professeur Heinrich H. Bülthoff, responsable du projet myCopter, déclare : “Il est intéressant de voir à quel point les gens peuvent mal juger les probabilités. Nous acceptons que 3 000 victimes meurent chaque jour dans des accidents de la route alors que le risque d’accident est beaucoup plus faible dans les airs. Un taxi volant serait capable d’éviter les obstacles en volant non seulement de côté, mais aussi au-dessus ou en dessous de ceux-ci. En outre, des systèmes de communication automatiques, similaires à ceux utilisés pour la communication entre voitures, peuvent être utilisés pour ce type de trafic aérien. Sur nos routes, par contre, nous ne verrons pas beaucoup de ces voitures dans les prochaines décennies qui disposent de ces systèmes de communication”.

Une infrastructure adaptée – la clé pour un bon déploiement

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Les villes doivent construire une infrastructure adaptée

L’acceptation du public sera décisive pour introduire les taxis volants en complément des transports publics. Un autre facteur important est l’infrastructure. Les prestataires potentiels sont confrontés à une grande variété de questions : Où ces plateformes VTOL devraient-elles être établies pour être accessibles au plus grand nombre de clients possible ? Quel système de tarification serait rentable ? Comment la flotte de taxis volants devrait-elle être constituée pour assurer un niveau de service élevé ?

Les villes sont principalement intéressées par le transfert du trafic routier vers le trafic aérien, afin de réduire les embouteillages sur les routes. La construction de plates-formes VTOL est également une question d’espace, ce qui manque dans la plupart des villes. Et la planification de ces plates-formes devrait également inclure l’approvisionnement en énergie nécessaire et l’espace pour l’entretien et les réparations.

Une idée consiste à utiliser simplement les toits des bâtiments existants – comme c’est déjà le cas pour les hélicoptères aujourd’hui. Selon les estimations, l’investissement serait beaucoup moins important que la construction de nouvelles gares ou de nouveaux aéroports.

Les modélisateurs de transport devront relever des défis tels que la mise en place du service de taxis volants, la combinaison avec d’autres modes de transport et la sélection des bons emplacements pour les plateformes. La modélisation de la demande peut les aider à simuler et à analyser à l’avance les effets des taxis aériens sur la situation du trafic dans les villes.

Les deux développeurs du groupe PTV, le Dr Petr Senk et Udo Heidl, ont créé un algorithme de modélisation qui répond à ces défis et peut fournir un modèle pour la modélisation de la demande de transport en taxis aériens.

Les taxis volants peuvent-ils être déployés dans votre ville ?

Le logiciel PTV Visum permet de simuler l’impact des taxis volants sur la circulation dans les villes

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